Le musée
Le musée de l’École de Nancy est l’un des rares musées français dédié à un mouvement artistique : l’Art nouveau nancéien. Au cœur du quartier Nancy Thermal, le musée se situe dans l'ancienne propriété du plus important collectionneur de l'École de Nancy, Eugène Corbin. Bienvenue à la Belle Époque !
Du musée d’art décoratif au musée de l’École de Nancy
Le musée tient son nom de l'association École de Nancy créée en 1901. Le musée de l’École de Nancy ouvre ses portes au public le 26 juin 1964. L’époque n’est pourtant guère favorable à l’Art nouveau, alors jugé démodé et excessif. La persévérance d’un collectionneur, Eugène Corbin, le premier mécène de l’École de Nancy, puis celle de spécialistes dont Françoise Thérèse Charpentier, premier conservateur du musée, permettront à l’École de Nancy de trouver sa place au sein de l’histoire des arts et d’acquérir une renommée internationale.
Premières acquisitions
Dès 1894, à l’issue de la première exposition réunissant les grandes figures de la scène artistique nancéienne, la Société des Arts Décoratifs Lorrains achète les œuvres d’Émile Gallé, Victor Prouvé, Louis Hestaux et Camille Martin. Un musée d’art décoratif est officiellement créé en 1900 au sein du musée des Beaux-Arts, alors installé dans l’Hôtel de Ville. En 1904, 39 verreries d’Émile Gallé, sélectionnées par l’artiste lui-même, enrichissent ce premier fonds.
Une donation décisive pour le futur musée
En 1935, Eugène Corbin fait un don exceptionnel : 759 pièces, tous domaines confondus, créées par les principaux artistes du mouvement, entrent dans le patrimoine municipal. Le « musée de l’École de Nancy - Donation Corbin » est installé dans la galerie Nord de la salle Poirel. Déménagée pendant la Seconde Guerre mondiale, la collection reste en caisse à son retour à Nancy. Les dommages dus à la grande inondation de 1947 conduisent à chercher une solution d’exposition permanente.
Une maison pour un musée
En 1951 - 1952, la ville acquiert la propriété Corbin, située rue du sergent Blandan, quelques mois avant le décès du donateur. Le cadre idéal pour le musée est enfin trouvé et celui-ci ouvre ses portes en mai 1954, un jour par semaine. Dix ans plus tard, un musée entièrement rajeuni et agrandi est inauguré en présence de descendants des artistes, dont les filles d’Émile Gallé. La Direction des Musées de France lui confère officiellement l’appellation « Musée de France ».
La Villa Majorelle, une maison Art nouveau
La Villa Majorelle, emblème de l’architecture Art nouveau à Nancy, fait actuellement l’objet d’un important projet de rénovation. Rendez-vous en 2020 pour (re-)découvrir l’atmosphère de cette maison hors du commun !
Les collections : pièces uniques et « art pour tous »
À l’intérieur de la maison, meubles, objets d’art, verreries, céramiques, vitraux, peintures et tissus illustrent la diversité des techniques travaillées par les artistes de l’École de Nancy. Des pièces uniques sont exposées. Elles témoignent de la virtuosité technique de ces artistes, mais également de la diffusion d’objets édités à un grand nombre d’exemplaires. Représentatifs de « l’Art pour tous », il s’agit de petits meubles marquetés, de verres gravés à l’acide ou encore de céramiques de série.
Le musée ne présente pas une stricte reconstitution de l’époque 1900 mais, par la mise en situation d’œuvres, il restitue l’atmosphère de cette période. Les espaces sont disposés de façon à favoriser le parcours libre. Le visiteur est plongé dans l’intimité des œuvres. Une part importante est réservée à Émile Gallé, dont le musée conserve une collection de verreries riche de plus de 400 pièces, mais aussi des oeuvres de céramique et des meubles.
Le musée expose par ailleurs la salle à manger conçue pour les époux Masson en 1903-1906 par Eugène Vallin , en collaboration avec Victor Prouvé pour le plafond peint ainsi que les tentures en cuir et la manufacture Daum pour les luminaires. Outre les grands noms de l’École de Nancy, le musée offre un aperçu du mouvement Art nouveau français avec des œuvres de Guimard, Chaplet, Selmersheim ou Carabin.
Le jardin
Le jardin, très agréable avec ses bassins et ses plantations, propose de nombreuses variétés végétales conçues par les horticulteurs nancéiens contemporains de l'École de Nancy. Le parc est inscrit depuis 1999 à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Il abrite notamment trois monuments particulièrement emblématiques de l'École de Nancy et de l'Art nouveau : la porte en chêne des ateliers Gallé, un monument funéraire et un pavillon aquarium.
Le monument funéraire, érigé en 1901 au cimetière de Préville de Nancy, est l’œuvre de l’architecte Girard et du sculpteur parisien Pierre Roche (1855–1922). C’est en souvenir de sa jeune femme que Jules Nathan dit Jules Rais, critique d’art originaire de Nancy, fit construire cette sépulture, ornée de vitraux à décor floral d’Henri Carot et surmontée d’un lys en grès émaillé d’Alexandre Bigot (1862–1927). Cette œuvre constitue un des premiers exemples d’architecture funéraire Art nouveau à Nancy.
Afin d’agrémenter son jardin, Eugène Corbin fit construire aux environs de 1904, un pavillon circulaire abritant un aquarium. Réalisé dans l’esprit des fabriques des parcs du XVIIIe siècle, il s’agit d’une des constructions les plus originales de l’époque. Lieu de détente et de contemplation dédié au monde aquatique, ce monument est attribué à l’architecte Weissenburger. Le sous-sol et le rez-de-chaussée, avec les aquariums, sont consacrés à la faune marine alors qu’au premier étage, une terrasse panoramique domine le parc. La porte et les impostes des fenêtres sont ornées de vitraux de Jacques Gruber. Ces verrières proposent des scènes aquatiques où des plantes, nénuphars, sagittaires d’eau, algues sont associées à des poissons, mouettes et grenouilles. Le sous-sol présente un décor de grotte en rocaille, son bassin communique avec une pièce d’eau artificielle aménagée dans le parc.
Le réseau des villes européennes Art nouveau
L’Art nouveau nancéien s’inscrit dans un mouvement qui s'est développé dans l'Europe entière à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.