Sculpture, l’Art nouveau en 3D

Les collections du musée de l’École de Nancy témoignent des amitiés entre les jeunes artistes qui inventent et créent, à Nancy, à la fin du XIXe siècle. Parmi eux, Mathias Schiff fait figure de classique, avec notamment son Buste de Camille Martin. Connu pour ses portraits de notables et quelques monuments funéraires ou commémoratifs, Ernest Bussière offre avec sa Bluette une vision teintée de naturalisme et de symbolisme. Le musée en conserve deux exemplaires dont celui qui ornait autrefois la tombe de l’artiste.

Victor Prouvé est l’un des rares artistes à proposer une sculpture Art nouveau.  La coupe La Nuit en est un bon exemple. À mi-chemin entre sculpture et arts décoratifs, cette œuvre est nourrie du travail d’Auguste Rodin. Elle ne se résume pas qu’à un visage. Le foisonnement de figures placées à l’arrière, sous la chevelure parsemée d’étoiles, de chauves-souris, de capsules de pavot et d’un hibou, réveille toutes les peurs nocturnes. Le lutrin pour Les Poèmes barbares, dédié au poète parnassien Leconte de Lisle est un autre exemple intéressant, véritable monument intime. Enfin, Victor Prouvé s’est également illustré dans le domaine des monuments commémoratifs, comme en témoigne une maquette pour le monument aux morts du Bois-le-Prêtre (Première Guerre mondiale), conservée par le musée.

Les sculpteurs nancéiens se sont également illustrés dans le domaine du bibelot d’art, participant ainsi à la diffusion du goût pour l’Art nouveau. Ces petits objets sont partout dans les pages des catalogues de vente ou sur les photographies des expositions, posés çà et là sur les meubles. Chez Alfred Finot, la représentation de la femme est prédominante avec ses encriers L’Épave ou Nymphe se mirant. Ernest Wittmann, quant à lui, a confié l’édition de son œuvre aux frères Joseph et Pierre Mougin. Ses biscuits représentent le monde de la rue et de la campagne.